Saviez-vous que votre organisme héberge une armée entière prête à vous défendre contre les agressions du quotidien ? On vous dit tout à son sujet !
Notre organisme d’humain abrite environ 10 billions de bactéries, virus, parasites et champignons. Soit environ le nombre de cellules constituant notre corps.
Cet ensemble non pathogène, constitue le microbiote ou flore intestinale. Il existe différents microbiotes : au niveau de la peau, de la bouche, du vagin, des poumons ; celui de l’intestin étant le plus peuplé d’entre eux.
A chacun son microbiote !
A l’instar de l’empreinte digitale, le microbiote intestinal est propre à chaque individu. Parmi les 160 espèces de bactéries présentes dans la lumière intestinale, seule la moitié est communément retrouvée chez tous les individus et seulement 15 à 20 espèces seraient en charge des fonctions essentielles du microbiote.
On estime aujourd’hui que le microbiote maternel joue un rôle déterminant dans la santé d’un individu. A la naissance, le microbiote d’un individu se constitue progressivement, d’abord au contact de la flore vaginale et fécale de sa mère, après un accouchement par voie basse, ou à celui de micro-organismes de l’environnement, en cas de naissance par césarienne. Pendant les premières années de vie, la composition du microbiote intestinal va évoluer qualitativement et quantitativement, sous l’influence de la diversification alimentaire, de la génétique, du niveau d’hygiène, des traitements médicaux reçus et de l’environnement. Plus tard, la fluctuation des hormones sexuelles (testostérone et estrogènes) pourra avoir une influence sur la composition du microbiote tout comme les maladies, les traitements médicaux, les modifications de l’hygiène de vie ou de l’alimentation.
Ces dernières années, l’évolution des technologies a permis aux chercheurs d’approfondir les études et la compréhension des relations entre les différentes populations constituant ce microbiote. L’équilibre métabolique qu’il existe entre mycoses, virus et bactéries représente un écosystème à part entière. On sait désormais qu’il joue un rôle dans les fonctions digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques. Par conséquent, la dysbiose, c’est-à-dire l’altération du microbiote, est une piste sérieuse pour expliquer certaines maladies, notamment les maladies auto-immunes et inflammatoires. En effet, les maladies cardio- et cérébro-vasculaires (athérosclérose, hypertension, AVC…) et les maladies cardio-métaboliques (diabète, obésité) ont une origine multi-factorielle, à la fois génétique, nutritionnelle et environnementale. La part respective de ces facteurs est variable d’un individu à l’autre. Cependant, il apparait de plus en plus clairement que le microbiote intestinal joue un rôle dans leur genèse. On sait aussi que la prise d’antibiotiques au long cours peut avoir une incidence sur les risques de développer une maladie cardiovasculaire.
En effet, un traitement antibiotique réduit la qualité et la quantité du microbiote sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Les espèces présentes avant le traitement sont capables de se rétablir en grande partie mais des différences peuvent subsister et altérer ainsi l’équilibre de tout l’écosystème. Aussi, des antibiothérapies répétées au cours de la vie semblent induire une évolution progressive et définitive du microbiote, potentiellement délétère. Ce à quoi s’ajoute, l’impact des pesticides et additifs présents dans notre alimentation quotidienne…
Certains déchets métaboliques du microbiote, comme la triméthylamine, pourrait favoriser la formation de plaques d’athérome après avoir subi une oxydation au moment de son passage dans le foie par le biais de la circulation sanguine.
Dans les cas d’obésité, il existe une inflammation chronique favorisée par l’augmentation des graisses dans l’alimentation. Ces dernières augmentent la proportion des bactéries Gram négatif dans l’intestin et donc le taux local de Lipopolysaccharides (LPS) qui est un antigène produit par certaines bactéries en cas d’inflammation. Le LPS est ensuite capable de passer dans la circulation sanguine, dans le foie, les tissus adipeux, musculaires… où il favorise l’installation d’une inflammation chronique à bas bruit. Celle-ci va, à son tour, favoriser l’apparition d’une insulinorésistance, préalable au diabète.
Comment prendre soin de votre microbiote
Vous l’aurez bien sûr compris, l’alimentation la plus saine possible est à privilégier. Mais vous pouvez également agir sur la composition de votre microbiote grâce aux probiotiques, que vous pourrez prendre 1 à 2 fois par an en entretien ou après chaque cure d’antibiothérapie. Il existe une grande variété de produits en pharmacie proposant des probiotiques. Aussi n’hésitez pas à changer de laboratoire, ce qui permettra une plus grande variété de souche pour le ré- ensemencement de votre flore intestinale !
Malgré tout, si un désagrément digestif persiste (quel qu’il soit) n’hésitez pas à recourir à l’ostéopathie. Ces derniers travaillent sur la mobilité viscérale ainsi que sur le système nerveux, pouvant altérer la fonction digestive. L’acupuncture peut également vous venir en aide. De même qu’en cas d’inflammation persistante, la magnétothérapie peut être un allié de taille, et ce quel que soit le mode d’application des aimants… en ceinture magnétique ou apposés directement sur l’abdomen.
En cas de troubles chroniques, il est parfois bénéfique de recourir à des compléments alimentaires telle que la L- Glutamine, notamment dans le cadre de la perméabilité de la muqueuse intestinale, en synergie avec des minéraux permettant de lutter contre l’oxydation tissulaire (qui entraine l’inflammation).