Devant l'absence de quelconque argument confirmant une pathologie vous aurez certainement déjà entendu votre médecin vous dire que vos maux sont dus... au stress ! Dans quelle mesure est-ce possible ? Et que pouvons-nous y faire ?
Qu'est-ce que le stress ?
Il s'agit d'une agression de l'organisme par un stimuli physique, psychique ou émotionnel entrainant un déséquilibre et poussant l'organisme à s'adapter. Dans notre société il est souvent considéré comme négatif mais c'est grâce au stress et aux réactions qu'il a provoquées que nos ancêtres se sont adaptés à leur nouvel environnement.
Les agents stressants sont multiples : une menace verbale, un examen, une compétition, des problèmes financiers, familiaux, un accident, du bruit, etc. Ils déclenchent toujours une émotion (peur, colère, tristesse, joie, surprise) et entrainent des réactions récurrentes (fuite, défense, sidération...) souvent automatiques.
Quels sont les mécanismes du stress ?
Le stimulus entraine des réactions cérébrales en atteignant différentes parties de notre corps :
- L'amygdale a un rôle d’activation de la réaction. Elle joue aussi un rôle important dans la reconnaissance de nos émotions.
- L’hippocampe participe à l’adaptation environnementale.
- Le cortex préfrontal, centre de la prise de décision, est la clé de voute de notre sang-froid.
Les réponses au stress de la part l'ensemble de ces zones cérébrales se font au niveau biologique grâce à la libération de neurotransmetteurs et d'hormones.
Les neurotransmetteurs sont des molécules chimiques sécrétées par les neurones dans les fentes synaptiques et vont relayer un message excitateur ou inhibiteur sur les neurones récepteurs.
Au moins cinq hormones sont en cause dans la réponse au stress :
- la noradrénaline, précurseur de l’adrénaline, est libérée par les glandes surrénales dans la circulation sanguine. Elle favorise la contraction des vaisseaux sanguins et contribue donc à augmenter la pression artérielle et la fréquence cardiaque.
- le cortisol, sécrété par les glandes surrénales régule la tension artérielle, les fonctions cardiaques et immunitaires, et fournit au cerveau l’énergie suffisante pour le préparer face au stress.
- l’adrénocorticotrophine (ACTH) est sécrétée par l’hypophyse, elle-même active sous l’influence d’une hormone libérée par l’hypothalamus. L’ACTH circule alors dans le sang et provoque la libération de cortisol au niveau des glandes surrénales.
- l’ocytocine, hormone du lien social et de l’attachement, régulateur de l’anxiété, est produite principalement par l’hypothalamus (elle y joue aussi un rôle de neurotransmetteur) et passe dans le sang pour être distribuée vers les organes.
- la vasopressine hormone antidiurétique, augmente la perméabilité à l’eau et diminue donc le volume des urines, régule la pression sanguine en tant que vasoconstricteur, joue un rôle dans l’anxiété.
Que se passe-t-il si l'exposition au stress persiste dans la durée ?
Face à un stress de courte durée les sens sont en alerte ce qui permet une réaction d'adaptation rapide.
En revanche, si l'exposition au stress se prolonge, les hormones sont sécrétées sans interruption et mène ainsi à l'épuisement de l'organisme. En effet, le taux de sucre circulant (glycémie) baisse, les cellules ne sont plus nourries, le cholestérol n'est plus régulé et le système hormonal est déréglé. L'organisme n'est plus en mesure de se défendre efficacement et devient un terrain propice au développement de maladies.
L’état de stress chronique se répercute aussi sur l’état émotionnel, comportemental et sur la cognition : déprime, agressivité constante, fatigue émotionnelle, énervement, difficulté de concentration (pensées mobilisées sur l’agent stressant), troubles de la mémoire, anxiété exacerbée, émotivité, agitation, sommeil perturbé.
Vous l'aurez donc compris, sur une durée prolongée et même soumis à un stress "minime", votre organisme se modifiera et notamment au niveau de son pH : en l'acidifiant, ce qui est propice à l'inflammation et à l'apparition de maladies.
Comment combattre le stress ?
Il est important de savoir écouter son corps, afin de percevoir les signes et symptômes témoignant des effets du stress. Puis de pouvoir identifier les agents stressants qui nous entourent (ce qui est très individuel comme perception puisque le stress de l'un de sera pas forcement le stress de l'autre...). Comprendre nos propres réactions (souvent automatiques) face à telle ou telle situation de stress, pour pouvoir déjouer nos propres mécanismes inconscients.
Ainsi, contre-balancer consciemment les effets "négatifs" du stress devient possible et réside dans l'équilibre hormonal.
L'antidote du cortisol est l'endorphine !!
L'endorphine est l'hormone du plaisir, elle est sécrétée lorsque vous pratiquez une activité physique (marche, course, vélo...), lorsque vous méditez, écoutez de la musique... les activités telle que la peinture, l'écriture les conversations entre amis sont également des sources de relaxation et de canalisation de stress et peuvent ainsi vous aider à mieux le gérer.
Alors ne vous privez pas de bouger et de vous occuper l'esprit avec des activités en tous genres artistiques ou créatives... la rentrée est là et propice à de nouvelles résolutions : notamment celle de ne plus nous laisser gâcher la vie et la santé par le stress !!